En France, l’industrie automobile a un impact significatif sur la croissance économique. Dans le même temps, depuis quelques années, le secteur est soumis à de fortes contraintes environnementales, technologiques et économiques.

Un positionnement commercial qui s’effrite 

Le secteur de l’automobile français rencontre de grandes difficultés à se positionner sur le marché international, à cause d’une présence géographique perfectible et d’une offre commerciale insuffisante. 

Les marques françaises, qui bénéficient d’un positionnement satisfaisant sur le marché européen, peinent à tirer leur épingle du jeu pour séduire les consommateurs des pays émergents. A contrario, poussée par une politique volontariste tournée vers l’international, l’industrie automobile allemande exporte 60 % de ses véhicules vers l’Asie. 

La compétitivité autrefois rayonnante des grandes marques automobiles françaises tend à se rétracter. En cause, un univers de plus en plus compétitif qui voit des marques étrangères diversifier leurs activités pour concurrencer les marques françaises. 

C’est notamment le cas des marques haut de gamme qui, s’appuyant sur des performances remarquables, développent leur offre en proposant des véhicules moyenne gamme, attirant ainsi les clients des marques traditionnelles françaises, comme Renault ou Peugeot.

Un manque de cohérence entre le marché européen et international

Un des autres freins majeurs à la croissance de l’industrie automobile française réside dans l’absence de marché unique européen. Puisque chaque pays dispose de règles fiscales qui lui sont propres, les taxes ont tendance à plomber les exportations. Ainsi, pour un même véhicule, un client en France ne paiera le même prix qu’un client en Allemagne. 

Aux normes européennes viennent s’ajouter des règles émises à l’échelle mondiale. Or, certaines de ces contraintes sont contradictoires, obligeant ainsi les constructeurs automobiles européens à proposer deux types de véhicules afin de satisfaire aux exigences différenciées du marché européen et du marché mondial. 

Ces disparités, en plus d’exiger une agilité de tous les instants, engendrent des coûts de production supplémentaires qui desservent la compétitivité des marques françaises et européennes.  

Des contraintes environnementales qui s’intensifient 

Face à l’urgence climatique, la limitation des émissions de CO2 constitue une préoccupation majeure pour chaque entreprise du secteur depuis plusieurs années. Ainsi, l’Union européenne multiplie les lois destinées à réduire l’impact environnemental de l’industrie automobile. 

Ce cadre légal strict incite les acteurs du secteur à transitionner de manière rapide vers la vente de véhicules électriques et hydrogènes. En cas de non-respect des normes européennes en la matière, chaque constructeur se voit appliquer des pénalités prévues par les lois CAFE (Corporate Average Fuel Economy). 

Preuve que ces pénalités ne constituent pas une menace en l’air, 5 marques de renommée mondiale (Ford-Volvo, Fiat-Chrysler, Tesla-Honda, Mercedes et Volkswagen) ont dû s’acquitter de lourdes amendes en 2020 pour ne pas avoir respecté les objectifs fixés par les normes CAFE. 

Dans le même esprit, les États membres de l’Union européenne ont signé un accord visant à interdire, d’ici à 2035, la commercialisation de véhicules neufs à moteur thermique. Ce nouvel accord, qui répond à l’objectif de neutralité carbone, incite les constructeurs automobiles à prendre rapidement les mesures nécessaires pour opérer une transition d’envergure, en privilégiant notamment le développement des véhicules électriques. 

La limitation, voire le freinage massif des émissions de CO2, est donc dans les têtes de tous les groupes de l’industrie automobile. Cela étant dit, au-delà des contraintes légales, de plus en plus de consommateurs adoptent une démarche écoresponsable lors de l’achat d’un véhicule. Ainsi, une entreprise vertueuse en la matière attirera de nouveaux clients. Pour les marques automobile, il est donc crucial de transformer les contraintes légales en opportunités de renouveler leur offre commerciale, de renforcer leur image de marque et de franchir de nouveaux caps de développement.