Adapter la production aéronautique à la croissance du trafic aérien 

Depuis de nombreuses années, le secteur aéronautique est porté par l’augmentation  constante du trafic aérien. En moyenne, depuis 1994, l’industrie aéronautique voit sa croissance augmenter de 6 % par an (en dehors des années de crise liées au Covid). 

Entre l’essor des pays émergents, le développement des compagnies low-cost et l’apparition d’un marché stimulé par les vols régionaux en Asie et en Afrique, les perspectives de développement sont nombreuses. 

Pour les entreprises et les groupes évoluant dans l’aéronautique, l’enjeu majeur est donc de répondre à une demande croissante au fil des années. Dans cette optique, nombreux sont les défis à surmonter pour la filière, dont voici trois exemples significatifs :  

• Réduire le temps de production via la transformation digitale : à l’image de l’industrie automobile, la robotisation des usines de production, l’optimisation de la supply chain et le développement de la maintenance prédictive sont autant de projets à mettre en place pour renforcer la performance des entreprises de l’aéronautique. 
• Résoudre les problèmes d’approvisionnement : utilisé dans les trains d’atterrissage, la structure et les moteurs des avions, le titane fait l’objet d’une pénurie résultant de la guerre en Ukraine (sur les 70 000 tonnes de titane importées en France, 10 000 proviennent de la Russie). 
• Faire face à la crise du recrutement sur des profils spécialisés (expert en cybersécurité, expert en intelligence artificielle, responsable et ingénieur qualité…). 

Assurer la transition écologique 

Les défis environnementaux actuels, et l’objectif zéro carbone sur le long terme, sont autant de nouvelles opportunités à saisir pour permettre aux entreprises d’innover tout en restant compétitives.

L’avion reste le moyen de transport d’hommes et de marchandises le plus polluant existant. Utilisation de kérosène, rejet de dioxyde de carbone, matériaux nocifs utilisés pour la construction des avions… les problématiques sont nombreuses pour le secteur de l’aéronautique. 

Après trois années de pertes dans le domaine du trafic passager (2020, 2021 et 2022), la situation de l’industrie aéronautique s’améliore en 2023. Selon les prévisions de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), la fréquentation des avions dépassera les niveaux recensés en 2019, année précédant la crise sanitaire.

Tous les acteurs du secteur (avionneurs, motoristes, compagnies aériennes…) doivent aujourd’hui repenser leur stratégie pour s’adapter aux nouvelles normes. De plus, les consommateurs étant nombreux à attendre un verdissement de la filière aéronautique, la transition écologique est un enjeu de transformation influençant la compétitivité des entreprises du secteur (image de marque, fidélisation des clients…). 

Affecter efficacement les aides de l’État 

Alors que le secteur aéronautique sort tout juste d’une période de crise majeure, l’avenir qui s’offre à lui fourmille d’opportunités à saisir. Repenser l’avion à proprement parler :  telle est la grande transformation à laquelle doivent s’atteler les entreprises du secteur de l’aéronautique.

Dans cette optique, rester à la pointe de l’innovation technologique est primordial. En France, cette volonté des entreprises est d’ailleurs soutenue par l’État.

Pour accompagner le secteur à mener des projets technologiques d’envergure, le gouvernement a ainsi débloqué une enveloppe de 15 milliards d’euros en 2020. Cette aide financière répond à trois objectifs majeurs : 

• Protéger les salariés des entreprises les plus impactées sur le plan financier ; 
• Accompagner la transformation de la filière aéronautique en soutenant les entreprises de type PME/ETI ; 
• Accélérer le rayonnement technologique de la France en soutenant les investissements dirigés vers les avions propres (réduction de la consommation de carburant, remplacement du kérosène par des énergies neutres en carbone comme l’hydrogène).

Quelques exemples de transition écologique réussie ou à venir dans l’industrie aéronautique

Si de nombreuses innovations sont encore à envisager, des progrès allant dans le sens de la neutralité carbone sont visibles, et certaines avancées technologiques apportent des réponses prometteuses. 

Les projets d’avions 100 % verts à l’horizon 2050 sont déjà à l’étude. Le célèbre Solar Impulse 2, un avion à énergie solaire équipé de 27 000 cellules photovoltaïques, a d’ailleurs réussi l’exploit de réaliser un tour du monde sans utiliser de kérosène. 

Le changement, le renouvellement des flottes et la production d’équipements propres à grande échelle prendront quelques années, mais dès aujourd’hui, les entreprises du secteur aéronautique envisagent un avenir plus vert.

Les aéroports eux-mêmes entament leur transformation écologique. En voici trois exemples marquants : 

• La plus grande infrastructure européenne dédiée aux avions verts sortira de terre à proximité de l’aéroport Toulouse-Francazal en 2025.
• L’aéroport de Beauvais-Tillé a remplacé deux avions appartenant à la compagnie Ryanair par deux Boeings 737-8200 Gamechanger, des aéronefs  dont la technologie permet de réduire de 16 % la consommation de carburant et la pollution sonore de 40 %. 

Sur les îles Galàpagos, au large de l’Équateur, un aéroport fonctionnant à 100 % via des énergies renouvelables a vu le jour en 2015.